Le ministre des Finances de la Sierra Leone a rejeté la décision du FMI de retarder le décaissement du fonds de soutien en raison de l’incapacité du pays ouest-africain à améliorer la collecte des recettes. Le FMI a également indiqué qu’il ne reviendra sur la table des négociations qu’en mai prochain.
Un financement en retard, mais pas annulé
Le FMI a publié un communiqué sur son site Web dans lequel il a indiqué avoir retardé le décaissement de la deuxième tranche du programme de financement destiné à la Sierra Leone « en raison des recettes budgétaires toujours en berne ». « Le FMI travaille actuellement avec le gouvernement pour identifier les mesures correctives appropriées », indique le communiqué. Le ministre des Finances, Momodu Kargbo, a déclaré à Reuters : « Il n’y a aucune suspension de soutien à la Sierra Leone et la prochaine tranche de 224 millions de dollars sur cinq ans sera discutée en mai lorsque les responsables du FMI se rendront à Freetown après l’élection présidentielle du 7 mars ». Et d’ajouter : « Les relations entre la Sierra Leone et le FMI sont très normales ».
Le FMI demande la mise en place de certaines réformes
Selon le magazine Africa Confidential, le gouvernement du président Ernest Bai Koroma a vu son financement retardé à cause du retard pris sur la mise en place de différentes réformes, telles que l’imposition des importations de voitures de luxe et la suppression des subventions sur le carburant et le riz. « Il s’agit de décider entre faire flotter le prix du carburant ou taxer le riz … Au moment de la deuxième révision, cette décision devra être prise », a déclaré Kargbo. Ce qui est délicat pour Koroma c’est que toute réforme qui fera grimper le prix du carburant ou du riz n’obtiendra pas l’aval de l’opinion publique et baissera considérablement la popularité du président en exercice auprès des pauvres d’autant plus, durant une année électorale.
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