Trois journalistes kényans ont déclaré avoir passé la nuit dans leur salle de rédaction par crainte d’être arrêtés. Ils ont vu des policiers en civil camper à l’extérieur de leur immeuble.
Le gouvernement veut procéder à des arrestations
Ces journalistes travaillent pour la station de télévision NTV, qui était l’une des trois stations indépendantes qui ont été fermées, mardi, par les autorités kényanes pour avoir retransmis l’investiture symbolique du leader de l’opposition, Raila Odinga. Le directeur général de NTV, Linus Kaikai, a déclaré à Reuters : « à cause des avertissements que nous avons reçus, nous avons été obligés de rester dans ce bâtiment, juste pour nous assurer que l’arrestation ne devienne pas une réalité ». La direction de NTV a été informée par des sources très fiables que des policiers étaient en bas de l’immeuble et qu’ils voulaient arrêter des journalistes. La direction a donc ordonné à ses employés de ne pas quitter le bâtiment.
Linus Kaikai regrette la décision du gouvernement
« C’est une situation très regrettable, elle ne cadre pas bien avec l’histoire de notre pays. Nos médias sont dynamiques et indépendants. Beaucoup de pays à travers le continent ont pris exemple sur nous, y compris la façon dont nous réalisons nos programmes », a déclaré le directeur général de NTV. Linus Kaikai, qui est également président de la Kenya Editors Guild, a déclaré que les autorités avaient averti les éditeurs qu’ils pourraient être fermés s’ils couvraient également l’événement. Par ailleurs, on a appris aujourd’hui sur le compte Twitter de NTV Kenya qu’un tribunal kényan a suspendu la décision du gouvernement de fermer les trois chaînes de télévision qui ont quand même retransmis la cérémonie de Raila Odinga, malgré la note du gouvernement.