Une force paramilitaire camerounaise formée de 80 gendarmes environ a franchi la frontière du Nigeria pour, apparemment, suivre la trace de militants extrémistes qui tentaient de s’échapper.
Une deuxième incursion en seulement quelques mois
Le journal pakistanais Punch a révélé l’information selon laquelle plus de 80 gendarmes camerounais se sont rendus lundi soir dans la ville de Danare, dans l’État de Cross River, pour traquer des militants extrémistes. L’invasion de la ville de Danare serait la deuxième incursion de ce type. La première avait été rapportée par Reuters en octobre 2017. Danare est une ville qui accueille un nombre important de Camerounais fuyant le conflit qui se déroule dans les régions anglophones du pays. Punch ajoute qu’en décembre 2017 les gendarmes ont arrêté cinq personnes dans la ville en affirmant qu’elles faisaient partie de la branche armée de la République d’Ambazonie, un groupe séparatiste camerounais.
Le Nigeria et le Cameroun travaillent ensemble
S’exprimant sur la question, Jude Ngaji – un conseiller en sécurité du gouvernement de l’État de Cross River – a déclaré que l’affaire était remontée au niveau fédéral. « L’affaire est traitée au-delà de la police et l’armée nigériane a déployé des hommes pour surveiller la frontière. Aucun Nigérian n’a été tué. Et puisqu’il s’agit d’un problème international traité dans les hautes sphères gouvernementales, je ne suis pas autorisé à en dire plus », a déclaré Njagi. Le Nigeria et le Cameroun ont tous deux souffert de problèmes de rébellions sécessionnistes au cours de l’année 2017. Le Nigeria a d’ailleurs réussi à mettre un terme aux activités du groupe pro-Biafra IPOB, dont le leader Nnamdi Kanu est toujours porté disparu après des échanges de tirs avec l’armée. Pour sa part, le Cameroun est, depuis octobre 2017, la cible d’attaques de la branche armée des séparatistes d’Ambazonie. C’est pourquoi, le Nigeria, dans le cadre de sa coopération sécuritaire avec le Cameroun, a arrêté et extradé récemment l’une des principales figures du groupe séparatiste de la République d’Ambazonie, à savoir Julius Ayuk Tabe.