Le Soudan a commencé à recevoir des entrées de devises étrangères pour la première fois depuis 20 ans. Cette reprise a été annoncée par la banque centrale soudanaise quelques jours après que le gouvernement américain ait levé des sanctions commerciales de plusieurs décennies contre ce pays d’Afrique du Nord.
Les états-unis apprécient les efforts du soudan
Un communiqué de la banque centrale soudanaise a confirmé la réception de transferts internationaux, en dollars américains, à deux banques soudanaises. À première vue, il s’agit du premier signal de redressement pour l’économie malmenée du Soudan. La décision de suspendre les sanctions, c’est-à-dire de lever l’embargo commercial, de débloquer les avoirs et d’éliminer les restrictions financières, est intervenue après une évaluation positive des États-Unis. En effet, Washington estime que le Soudan avait progressé dans la lutte contre le terrorisme et résolu ses longs conflits internes, comme au Darfour.
Une économie soudanaise à bout de souffle
L’économie soudanaise a souffert depuis la sécession du sud en 2011, apportant avec elle les trois quarts de la production pétrolière du pays. Le pétrole reste la principale source de devises et de revenus pour le gouvernement du président Omar al-Bashir. Les hausses de prix ont été aggravées par la décision du gouvernement, à la fin de l’année dernière de réduire les subventions allouées au carburant et à l’électricité dans le but de redresser ses finances. Le prix de l’essence a augmenté d’environ 30 %, ce qui a entraîné une hausse de l’inflation de 34,61 % en août à 35,13 % en septembre, selon les chiffres du bureau central des statistiques. « Les prix augmentent tous les jours, en particulier le prix de la viande et du pétrole et d’autres produits de base », a déclaré Ahmed Nour 47 ans, banquier. « Mon revenu ne suffit pas pour couvrir les besoins de ma famille et la situation est difficile », ajoute-t-il.