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Les thrips, de minuscules insectes souvent méconnus du grand public, sont en réalité responsables de dommages considérables sur certaines cultures agricoles. Leur présence en Afrique remonte à bien plus longtemps qu’on ne le pensait. Grâce à la découverte d’un fossile de thrips datant de 90 millions d’années, nous avons aujourd’hui la preuve que ces insectes peuplaient déjà le continent africain à l’époque du Crétacé. Cette découverte, réalisée dans la mine de diamants d’Orapa au Botswana, offre de nouvelles perspectives sur l’évolution et l’impact de ces insectes au fil des âges. Sandiso Mnguni, le premier paléoentomologiste noir d’Afrique du Sud, a joué un rôle crucial dans cette avancée scientifique.
Les thrips : de minuscules ravageurs aux impacts majeurs
Les thrips, aussi appelés thunderflies ou thunderbugs, sont de petits insectes mesurant de 0,5 mm à 15 mm de longueur. Avec leurs ailes fines et leur bouche asymétrique adaptée à sucer et râper, ils s’attaquent principalement aux jeunes pousses, fleurs et feuilles tendres des plantes. En se nourrissant, ils peuvent accidentellement disperser des spores fongiques, ce qui aggrave les dégâts causés aux cultures. Les thrips se regroupent souvent en grand nombre pour se nourrir, créant des cicatrices argentées ou bronzées caractéristiques sur les plantes.
En Indonésie, les thrips peuvent détruire jusqu’à 80 % des cultures de piment rouge, tandis qu’en Inde, les pertes atteignent parfois 85 % des récoltes dans certaines régions. En Afrique, ces insectes causent également des ravages sur les cultures de canne à sucre, de tomates et d’oignons, notamment en Tanzanie et en Ouganda. Bien que la majorité des thrips soient nuisibles, une petite fraction joue un rôle bénéfique en pollinisant les plantes ou en prédateurs naturels d’autres insectes.
Une découverte paléontologique majeure au Botswana
La découverte du fossile de thrips dans la mine d’Orapa est une première pour le continent africain et l’hémisphère sud. Située dans le désert du Kalahari, cette mine est connue pour ses dépôts fossiles datant de la période Crétacée, il y a environ 90 millions d’années. L’éruption volcanique qui a formé la mine a créé un lac de cratère profond, piégeant alors de nombreux organismes, dont les thrips.
Bien que la mine ait été découverte en 1967 et ait commencé sa production de diamants en 1971, ce n’est que récemment que le fossile de thrips a été étudié de près. Grâce à ses caractéristiques physiques comparées aux thrips vivants, il a été possible d’affirmer qu’il s’agissait bien d’un thrips. Cependant, en raison du manque de caractéristiques distinctives, il n’a pas encore été possible de le classer au niveau de l’espèce.
L’importance de cette découverte pour la science
La mise au jour de ce fossile de thrips fournit des informations précieuses sur la biodiversité et la biogéographie des insectes pendant le Crétacé. Cette découverte éclaire les interactions plantes-insectes à une époque où les plantes à fleurs, fortement dépendantes de la pollinisation par les insectes, se diversifiaient rapidement.
En outre, cette découverte contribue à une documentation plus précise de la vie sur Terre durant cette période et aide les scientifiques à reconstituer l’environnement et le climat passés du Botswana. Elle ouvre également la porte à de futures découvertes de fossiles d’insectes en Afrique, renforçant ainsi notre compréhension du patrimoine naturel du continent.
La mine d’Orapa : un site de découvertes inestimables
La mine d’Orapa ne se contente pas de produire des diamants. Elle est également une source inestimable de fossiles, offrant un aperçu fascinant de la vie il y a des millions d’années. En plus des fossiles de plantes et d’insectes, la mine a permis de mieux comprendre les processus géologiques et les éruptions volcaniques qui ont façonné le paysage du Kalahari.
Les recherches menées dans cet endroit ont été rendues possibles grâce à la collaboration entre géologues et paléontologues, notamment ceux de l’Institut d’études évolutives de l’Université du Witwatersrand à Johannesburg. Ces efforts conjoints ont permis de mettre en lumière les richesses naturelles cachées sous les sols arides du désert. L’histoire de la mine d’Orapa est donc non seulement celle de la découverte de diamants, mais aussi celle d’un voyage dans le temps qui enrichit notre compréhension de la Terre.
Cette découverte nous rappelle que l’histoire de la Terre est pleine de mystères à découvrir. Quels autres secrets la mine d’Orapa et d’autres sites africains pourraient-ils encore révéler sur l’évolution des insectes et des plantes ? La recherche continue et chaque trouvaille nous rapproche un peu plus de la compréhension de notre passé lointain.
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Incroyable ! Je ne savais pas que les thrips existaient depuis si longtemps. 😮
Merci pour cet article fascinant. La paléontologie ne cesse de me surprendre !
Est-ce que cette découverte peut aider à combattre les thrips d’aujourd’hui ? 🤔
Les thrips sont vraiment de petits monstres pour les agriculteurs, non ?
C’est fou de penser à tout ce qu’on peut découvrir dans une mine de diamants ! 💎
Bravo à Sandiso Mnguni pour son travail remarquable !