ADP-Maliba, l’un des principaux partis d’opposition malien, la formation politique à l’origine de l’appel à un dialogue national inclusif pour répondre à la crise multifactorielle qui frappe le pays, a voulu rappeler le gouvernement à ses engagements pour ne pas voir le dialogue, qui s’est officiellement ouvert la semaine dernière, servir seulement de faire-valoir.
Pour Aliou Boubacar Diallo, le président d’honneur d’ADP-Maliba, le dialogue national inclusif devait correspondre à un grand moment démocratique et populaire pour rassembler les Maliens autour de solutions de compromis afin de répondre aux urgences sécuritaires, économiques et sociales qui accablent le Mali.
À voir la manière dont le gouvernement et le président Ibrahim Boubacar Keïta ont décidé de mener ce dialogue, les responsables d’ADP-Maliba ont des doutes sur la sincérité du régime à organiser autre chose qu’une mascarade dont le seul objectif serait que rien ne se fasse et que rien ne bouge.
C’est par la voix de son président, Youba Ba, qu’ADP-Maliba a publiquement fait part de ses inquiétudes et de son mécontentement. Selon lui, le gouvernement n’a pas pas respecté sa parole et ses engagements, notamment auprès de l’opposition, en précipitant la date de commencement du dialogue, en en limitant sa durée, et surtout en refusant de s’engager à respecter la volonté des Maliens.
« L’ADP-Maliba, de bonne foi dans sa volonté de participer à un véritable dialogue national sincère, franc et inclusif, estime que la date du 7 octobre est précipitée et laisse peu de temps à l’organisation d’un tel dialogue. L’ADP-Maliba regrette que le Comité national d’Organisation n’ait pas tenu compte de ses propositions », s’est indigné Youba Ba dans un communiqué.
Selon lui, « le Parti avait notamment souhaité que le président de la République donne l’engagement ferme de mettre en œuvre l’ensemble des recommandations issues du dialogue. Ceci n’apparaît pas dans les documents finaux ».
Malgré tout, ADP-Maliba a maintenu sa participation au dialogue national inclusif. « En dépit de ces aspects inquiétants, l’ADP-Maliba a estimé que la politique de la chaise vide ne servait pas l’intérêt général, ni l’intérêt du Mali. Le Parti appelle ses représentants à participer au Dialogue national pour clarifier notre position publiquement et à tous les niveaux ».
Le parti ADP-Maliba, une des principales formations de l’opposition malienne, a été créé en 2012 par l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo face à l’avancée des troupes djihadistes vers Bamako afin de créer les conditions d’un électrochoc national. L’objectif du parti est de promouvoir une nouvelle génération de leaders, issus de la société civile, pour sortir le Mali de la crise sécuritaire et économique qui mine son existence même.
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