EN BREF
  • 📈 En 2024, les coupures d’Internet en Afrique ont atteint un niveau record avec 21 incidents dans 15 pays.
  • Les gouvernements et certains acteurs non étatiques utilisent Internet comme une arme face aux conflits et aux manifestations.
  • Les fournisseurs de services, en suivant les ordres, deviennent complices des violations des droits humains.
  • La Commission africaine des droits de l’homme a adopté une résolution pour tenter d’enrayer cette tendance préoccupante.

Les coupures d’Internet en Afrique ont atteint un niveau sans précédent en 2024, alors que de plus en plus de gouvernements cherchent à déconnecter des millions de citoyens. Cette tendance inquiétante, mise en lumière par un rapport de l’organisation Access Now et la coalition #KeepItOn, révèle une augmentation des coupures dans 15 pays africains, dépassant les records des années précédentes. Derrière chaque coupure se cache une histoire de communautés privées de lien avec le monde, souvent dans des contextes de troubles politiques et de conflits. Alors que les coupures se multiplient à l’échelle mondiale, la question de l’impact sur les droits humains se pose avec acuité.

Une montée alarmante des coupures d’Internet en Afrique

En 2024, le continent africain a connu une recrudescence sans précédent des coupures d’Internet, avec 21 incidents recensés dans 15 pays. Cette hausse significative est comparée à 19 coupures enregistrées en 2020 et 2021, selon le rapport d’Access Now et de #KeepItOn. Les autorités de pays tels que les Comores, la Guinée-Bissau et Maurice ont rejoint la liste des récidivistes comme le Burundi, l’Éthiopie et le Kenya. Ces coupures sont souvent imposées en réponse à des conflits, des manifestations et des instabilités politiques. Les périodes électorales ne sont pas épargnées, contribuant à fragiliser encore plus le tissu social. Cette utilisation stratégique d’Internet comme outil de répression soulève des questions cruciales sur les atteintes aux droits fondamentaux des individus.

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La complicité des fournisseurs de services

Les fournisseurs de télécommunications et de services Internet jouent un rôle clé dans ces coupures, souvent en réponse à des ordres gouvernementaux. Felicia Anthonio, responsable de la campagne #KeepItOn chez Access Now, souligne que ces entreprises deviennent complices dans la violation des droits humains, en se référant aux principes directeurs des Nations unies sur les entreprises et les droits de l’homme. Les entreprises doivent naviguer entre les injonctions gouvernementales et leur responsabilité de respecter les droits des utilisateurs. Cette position délicate nécessite une évaluation équilibrée des implications éthiques et légales de leur participation à ces coupures.

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Un phénomène mondial inquiétant

Le phénomène des coupures d’Internet ne se limite pas à l’Afrique, mais s’étend à l’échelle mondiale. En 2024, 296 coupures ont été enregistrées dans 54 pays, contre 283 l’année précédente dans 39 pays. Cette tendance traduit un monde où l’accès à Internet est constamment menacé et utilisé comme une arme. Depuis 2016, ce sont 1 754 coupures qui ont été recensées, chacune représentant une communauté coupée de son environnement pendant des périodes de troubles politiques, de violence et de guerre. Cette réalité préoccupante souligne la nécessité d’une action concertée pour protéger cet accès crucial à l’information et à la communication.

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Des initiatives pour contrer la tendance

Face à cette montée des coupures, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a adopté une résolution historique en mars 2024 pour inverser la tendance. Bien que cette résolution soit un pas positif, les coupures liées aux élections ont perduré, montrant les défis persistants. Anthonio note que la résolution sert de référence vitale pour le plaidoyer de la société civile contre ces coupures préjudiciables aux droits. Toutefois, des évolutions positives sont observées dans des pays comme Maurice et le Soudan du Sud, qui ont annulé certaines ordonnances de coupure. Ce contexte soulève la question de l’efficacité des mesures prises pour protéger les droits numériques des citoyens.

En conclusion, l’année 2024 a marqué un tournant inquiétant dans l’utilisation des coupures d’Internet comme outil de répression en Afrique et dans le monde. Alors que des efforts sont faits pour inverser cette tendance, la question demeure : comment les gouvernements, les entreprises et la société civile peuvent-ils collaborer efficacement pour garantir un accès libre et sécurisé à Internet pour tous ?

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Rédacteur passionné d'actualité. Depuis cinq ans, je contribue à Afriquenligne.fr, où je me spécialise dans les reportages sur les droits humains et la culture africaine. Ayant grandi dans une famille qui valorisait l'art et la politique, j'ai toujours été attirée par les histoires qui montrent la richesse et la complexité de notre continent. Je voyage fréquemment à travers l'Afrique pour recueillir des témoignages authentiques, me permettant de présenter des perspectives souvent négligées. Mon objectif est de mettre en lumière les défis et les réussites qui définissent notre identité collective. Contact : [email protected]

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