Aliou Diallo, un des poids lourds de la politique malienne, a condamné le coup d’Etat au Niger dans une nouvelle déclaration. Le président-d’honneur d’ADP-Maliba estime que les putschs sont une voie sans issue pour les nations naissantes d’Afrique.
Au Niger, les militaires ont renversé le président élu Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier. . Si ce putsch a été largement applaudi par les panafricanistes, qui y voient un moyen de libération du peuple africain, un homme politique malien pense que de telles actions ne sont pas à encourager. Il s’agit d’Aliou Diallo, président d’honneur du parti ADP-Maliba, un des mastodontes de la politique malienne actuelle.
Stop à la généralisation des Coups d’Etat
En tant que fervent défenseur de la démocratie, l’ex député de Kayes ne voit pas d’un bon œil ce renversement de pouvoir légitime bien que panafricaniste et farouche opposant au néocolonialisme. Il reste convaincu que « c’est par les urnes que doit se décider l’avenir de nos sociétés » et non par des putschs. « Les Coups d’Etat sont des voies sans issue. Je m’oppose à la généralisation des Coups d’Etat, comme mode de prise du pouvoir », a-t-il déclaré.
Cette prise de position courageuse est saluée par de nombreux maliens. Elle démontre une nouvelle fois son attachement infaillible aux principes démocratiques, alors que la plupart des politiques ont une position à géométrie variable.
Pour la paix et toujours pour la paix
Dans sa déclaration, le milliardaire malien, en homme de paix et de dialogue, ne souhaite pas l’entrée du Mali en guerre pour défendre les putschistes nigériens. Aliou Diallo rappelle aux autorités maliennes que la nouvelle Constitution de son pays stipule dans son article 187 que « tout Coup d’Etat ou putsch est un crime imprescriptible ».
Aliou Diallo, un chantre du dialogue au Mali
L’homme d’affaires tient cependant à faire quelque précision : sa condamnation du putsch ne signifie pas qu’il valide l’option militaire de la CEDEAO. Ce serait ajouter de la violence à la violence, avec le risque d’un chaos comme en Libye, qui profiterait aux djihadistes. « Je suis pour la paix et resterai toujours pour la paix », souligne Aliou Diallo. Le PDG d’Hydroma rappelle ainsi qu’il a toujours prôné le dialogue depuis son entrée en politique. On se souvient notamment qu’il a appelé aux discussions entre le peuple et l’ancien pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita lors de la révolte d’août 2021.
De la nécessité de mutualiser les forces sous-régionales contre le terrorisme
En même temps, Aliou Diallo invite régulièrement le régime malien à associer les chefs coutumiers et religieux, garants de l’autorité morale, aux démarches de paix et de réconciliation nationale. L’entrepreneur malien devrait donc apprécier la réunion tenue la semaine dernière entre la junte de Niamey et les leaders religieux nigériens pour un retour au calme. Le président d’honneur de la Fondation Maliba s’oppose en outre à la sortie du Mali de la CEDEAO. Il considère que le Mali, l’un des membres fondateurs de cette organisation, a trop contribué à son fonctionnement pour se retirer. Un avis tranché d’homme d’affaires, qui souhaiterait que son pays bénéficie des retombées de ses efforts, maintenant qu’il traverse une crise lui aussi. Aliou Diallo souhaite que la CEDEAO aide le Mali à se sortir du bourbier terroriste par une mutualisation des forces sous-régionales.