Deux ans après son lancement, l’initiative très attendue de l’Allemagne « Pacte avec l’Afrique » n’a pas réussi à faire beaucoup de progrès. Lors du récent sommet du G20 à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel a une nouvelle fois exhorté les entreprises à contribuer à une reprise autonome de l’Afrique en s’engageant dans une initiative favorisant les réformes macro-économiques visant à stimuler la croissance et à endiguer le flux migratoire vers l’Europe.
Par ailleurs, il semble que les investisseurs peu enclins à prendre des risques sont peu disposés à prendre les devants. Même si 12 pays africains ont jusqu’à présenté adhéré au pacte, les entreprises allemandes qui sont essentielles à son succès n’ont pas montré beaucoup d’enthousiasme pour le projet.
Les investisseurs allemands veulent des garanties
Inviter des investissements via le pacte représente plus qu’un simple geste philanthropique. La population de l’Afrique devrait doubler au cours des 30 prochaines années. Il y a donc beaucoup de potentiel pour les investisseurs avertis à la recherche de nouveaux marchés.
Ci-dessous l’annonce de la chancelière en anglais :
https://www.youtube.com/watch?v=RxAK4Y1t3pE
Mais tandis que d’autres pays européens, tels que la France et le Royaume-Uni, identifient et recherchent activement des opportunités d’investissement sur le continent, les chefs d’entreprise allemands restent méfiants vis-à-vis des hommes d’affaires et des dirigeants politiques africains, ce qui, associé à d’importantes différences de culture d’entreprise, les fait fuir à partir d’une connexion plus étroite.
Faire des progrès, sans l’Allemagne
Dans le même temps, beaucoup d’autres pays se débrouillent bien sans le grand marché de Berlin, qui remet tout l’effort en question. Par exemple, le Sénégal a réussi à susciter un intérêt suffisant de la part des investisseurs étrangers en créant un environnement commercial propice à la croissance économique, sans les incitations de l’Allemagne. Sous Macky Sall, le pays a connu une croissance économique rapide et une dette publique faible.
Les liens historiques du Sénégal avec son ancien dirigeant colonial ont fait que les investissements français ont toujours dominé. Toutefois, au cours des 15 dernières années, les pays non occidentaux, dont les Émirats arabes unis, la Corée du Sud, la Chine et l’Inde, ont manifesté un intérêt croissant d’environ 5 milliards de dollars.
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