De Cape Town au Caire, de Bahia à Bombay, de récents appels à décoloniser l’université ont gagné du terrain dans le monde entier. Ces revendications remettent en question les héritages du colonialisme et tentent de les subvertir dans des structures institutionnelles d’enseignement supérieur.
Mais le problème de ce tournant du XXIe siècle est qu’il reste en grande partie détaché des dilemmes quotidiens des populations et de lieux autrefois colonisés. De nombreux universitaires affirment à tort qu’en criant décoloniser X ou Y, ils se transforment miraculeusement en agents de changement progressifs. Certains croient tragiquement qu’en ignorant les grands penseurs qui ont décolonisé bien avant que cela ne devienne une mode, ils peuvent différencier la décolonisation en tant que fiefs érudits.
Franchir toutes ces idées reçues
En dépit de ces hypothèses erronées, la décolonisation épistémique du XXIe siècle ne peut réussir que si elle est liée aux luttes de libération contemporaines contre les inégalités, le racisme, l’austérité, le patriarcat, l’autocratie, l’homophobie, la xénophobie, les atteintes à l’environnement, l’impunité, la corruption et les médias.
Voici une vidéo montrant des pays encore sous l’influence des colonisateurs :
Pour ceux qui recherchent et écrivent sur l’Afrique, cela est particulièrement important, compte tenu de la relation difficile que le continent entretient avec lui-même et avec le monde extérieur. Même si l’Afrique reste capturée aujourd’hui par les mêmes forces qui ont alimenté le colonialisme, les activistes et les artistes africains ont réagi en commandant le changement révolutionnaire.
La révolution en Afrique
En plus de réclamer des gouvernements responsables, les Africains ont récemment fait pression pour la suppression des codes pénaux de l’ère coloniale criminalisant l’homosexualité. Alors que les Seychelles, le Mozambique et l’Angola ont assoupli leurs lois anti-homosexuelles au cours des cinq dernières années, la Haute Cour du Kenya a confirmé le mois dernier l’interdiction des relations homosexuelles.
En dépit de l’interdiction, initialement contestée en 2016 par la commission nationale des droits des gays et des lesbiennes du Kenya, le pays a assisté à une montée en puissance du plaidoyer en faveur des homosexuels.