Le ministre éthiopien de la Défense a déclaré lors d’une conférence de presse que l’état d’urgence annoncé vendredi durera six mois.
Une décision qui n’a pas traîné
Il convient de rappeler que vendredi, le Conseil des ministres du pays a déclaré l’état d’urgence à peine 24 heures après la démission du Premier ministre, Hailemariam Desalegn. Le conseil « est arrivé à la conclusion que l’imposition d’une règle d’urgence serait vitale pour la sauvegarde de l’ordre constitutionnel de notre pays ». « Il existe encore des zones où la violence est présente. Le conseil a été unanime dans sa décision », a déclaré le ministre de la Défense Siraj Fegessa. Un membre de l’opposition, Bekela Gerban récemment libéré de prison par les autorités, a déclaré à VOA Amharic que l’état d’urgence n’obtiendrait pas le soutien des législateurs du Mouvement démocratique national Amhara et de l’Organisation démocratique des peuples oromo. Quoi qu’il en soit, le décret devrait être déposé au parlement national dans les 15 jours à venir.
Une décision pour limiter le mouvement des partis d’opposition
Le ministre de la Défense a déclaré que l’état d’urgence comprend une interdiction des manifestations et des publications incitant à la violence. Les médias proches du gouvernement ont d’ailleurs fourni tous les détails du décret durant le week-end. Mulatu Gemechu, secrétaire adjoint du Congrès fédéraliste Oromo, avait auparavant déclaré à Reuters que l’Éthiopie avait besoin d’un renouvellement en profondeur de l’environnement politique après des années de troubles. Gemechu pense que la coalition au pouvoir a perdu son autorité et toute sa crédibilité. « Toutes les parties doivent être impliquées dans l’établissement de cette nouvelle cartographie de l’espace politique éthiopien », a-t-il ajouté.
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