Le Cap-Vert a décidé d’améliorer sa visibilité et son influence dans sa sous-région de l’Afrique de l’Ouest en nommant un ministre de l’Intégration régionale. Cette nomination intervient quelques semaines après que la Commission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a refusé au pays la présidence de l’organisation.

Création d’un nouveau ministère
La nomination de Julio Herbert à ce poste « vient de notre volonté de renforcer notre présence au sein de la CEDEAO, en matière de diplomatie politique et économique », a expliqué dans la presse locale Ulisses Correia e Silva, le Premier ministre. Cette nomination vise également « à créer les conditions favorables pour l’obtention d’un statut spécial par le Cap-Vert au sein de la CEDEAO », a-t-il ajouté. Depuis 2016, Herbert est conseiller diplomatique auprès du Premier ministre, poste qu’il occupera dans l’exercice de ses nouvelles fonctions. C’était en principe au tour du Cap-Vert de prendre la présidence de la Commission de la CEDEAO en 2018, selon l’ordre alphabétique, mais lors du sommet de l’organisation à la mi-décembre à Abuja, la capitale nigériane, la présidence revient à la Côte d’Ivoire.

Un poste qui sème la discorde
Parmi les raisons qui ont poussé la CEDEAO à prendre cette décision figurent les arriérés de contributions que le Cap-Vert n’a pas encore payés. Mais le président du pays, Jorge Carlos Fonseca, a condamné les « arrangements politiques » qui étaient contraires aux règlements de l’organisation. En effet, il a déclaré qu’il y a aussi d’autres pays qui sont en retard, mais qui n’ont pas été sanctionnés. La création de ce ministère de l’Intégration régionale a toutefois été critiquée par des personnalités politiques clés au Cap-Vert, notamment l’ancien Premier ministre Jose Maria Neves. « Le Premier ministre n’a pas eu le cran de fustiger le ministre des Affaires étrangères concernant le fait que le Cap-Vert ait manqué la présidence de la Commission de la CEDEAO », a déclaré Neves sur sa page Facebook, en référence au ministre des Affaires étrangères, Luis Filipe Tavares.
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