Khalifa Sall, élu député le 30 juillet se trouve toujours derrière les barreaux depuis 8 mois. Inculpé dans une affaire de détournement de fonds public et de blanchiment d’argent, cet homme d’État sénégalais n’a pas pu sortir de sa cellule pour se présenter devant la commission parlementaire pour une audition de levée d’immunité le mercredi 22 novembre à 17 heures.
Une convocation dépourvue de sens
Connu du grand public, Khalifa Sall a remporté l’élection législative contre Taxawu Senegall malgré le fait qu’il soit détenu à la prison de Rebeuss. Cette nouvelle fonction en tant que député de Dakar devrait lui permettre de jouir d’une immunité parlementaire en se référant à la loi organique qui régit l’Assemblée Nationale. Cependant, jusqu’à présent, cette dernière ne se montre pas prête à lui attribuer ce droit. C’est la principale raison de sa convocation pour décider de la levée de son immunité. Selon ses avocats, cet appel reste sans intérêt vu que le concerné lui-même n’est toujours pas libre. D’ailleurs, ils ont avancé leur propos sur le sujet. Ils ont affirmé qu’il est primordial qu’un député soit libre avant qu’il puisse comparaître devant la commission de l’Assemblée Nationale, surtout quand il s’agit de la levée de son immunité. Autrement dit, sa détention en prison signifie qu’il est déjà en état de privation. Ce qui rend cette procédure sans objet.
Une levée d’immunité ratée
Effectivement, aucune levée d’immunité n’a été encore annoncée officiellement. De son côté, Khalifa Sall n’a pas pu se présenter à l’Assemblée Nationale. Cette dernière n’a pas non plus pris la peine de se déplacer à la prison. En outre, aucune modalité concernant la tenue de l’audition de la levée d’immunité n’a été précisée. Par la suite, beaucoup de ses partisans se sont courus vers la prison de Rebeuss mercredi dernier pour tenter de demander la libération du maire. Ce qui a conduit à une confrontation entre eux et les forces de l’ordre.