La sous-scolarisation et la déscolarisation constituent un fléau incontournable au Cameroun. Environ trois millions de filles ne connaissent pas l’école et ce problème engendre un impact important dans leurs droits fondamentaux. Malgré leur intelligence et leur talent, ces jeunes filles manquent de soutien en ce qui concerne le scolaire, elles sont d’ailleurs victimes d’inégalité de sexe et parfois de violence. Leurs rêves, en effet, deviennent flous et elles n’ont pas d’espoir pour réussir leur vie indépendamment.
Les causes de la sous-scolarisation
La tradition est une cause majeure de cette déscolarisation. Un bon nombre de parents conservateurs réalisent que les garçons ont plus de droits à avoir un niveau d’étude élevé que les filles. De plus, la religion musulmane est majoritaire dans la région et beaucoup pensent qu’une femme ayant fini ses études a tendance à être orgueilleuse et insoumise dans son futur foyer. Aussi, le mariage ou la grossesse précoce est une autre cause. En effet, 23,4% des jeunes filles sont victimes de grossesse précoce dans la région septentrionale camerounaise. Ajouté à cela, les parents ne soutiennent pas leurs enfants, nombreux d’entre eux voient leurs filles comme moyen pour obtenir un revenu en les faisant marier et en réclamant une somme d’argent importante comme dot. Ce qui est encore pire, c’est le cas des filles qui arrivent quand même à être scolarisées, mais finissent par être victimes de harcèlement sexuel de la part de leurs enseignants.
Plus de la moitié des jeunes filles au Cameroun sont analphabètes
Après la recommandation de l’ONU pour le 21e siècle, le Cameroun est l’un des pays qui s’engagent à garantir l’achèvement de l’enseignement secondaire. Pourtant, cette promesse est loin d’être tenue parce que le phénomène de l’analphabétisme touche, désormais, 70% des jeunes filles. Au Nord du Cameroun, plus d’un million de filles ne savent ni lire ni écrire, d’après un rapport de l’institut de statistique de l’UNESCO en 2016. En plus des causes de déscolarisation citées précédemment, l’analphabétisme des parents et la pauvreté font aussi partie des blocages de l’enseignement. Outre, l’inégalité de droit est très visible, les jeunes garçons sont plus scolarisés que les filles.
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